30/12/08

Écoute, écoute...Dans le silence de la mer, il y a comme un balancement maudit qui vous met le coeur à l'heure, avec le sable qui se remonte un peu, comme les vieilles putes qui remontent leur peau, qui tirent la couverture.

Immobile... L'immobilité, ça dérange le siècle. C'est un peu le sourire de la vitesse, et ça sourit pas lerche, la vitesse,
en ces temps.
Les amants de la mer s'en vont en Bretagne ou à Tahiti...
C'est vraiment con, les amants.

Il n'y a plus rien

Camarade maudit, camarade misère...
Misère, c'était le nom de ma chienne qui n'avait que trois pattes.
L'autre, le destin la lui avait mise de côté pour les olympiades de la bouffe et des culs semestriels qu'elle accrochait
dans les buissons pour y aller de sa progéniture.
Elle est partie, Misère, dans des cahots, quelque part dans la nuit des chiens.
Camarade tranquile, camarade prospère,
Quand tu rentreras chez toi
Pourquoi chez toi?
Quand tu rentreras dans ta boîte, rue d'Alésia ou du Faubourg
Si tu trouves quelqu'un qui dort dans ton lit,
Si tu y trouves quelqu'un qui dort
Alors va-t-en, dans le matin clairet
Seul
Te marie pas
Si c'est ta femme qui est lá, réveille-la de sa mort imaginée

Fous-lui une baffe, comme à une qui aurait une syncope ou une crise de nerfs...
Tu pourras lui dire:" T'as pas honte de t'assumer commer ça dans ta liquide sénescence.
Dis, t'as pas honte? Alors qu'il y a quatre-vingt-dix mille espèces de fleurs?
Espèce de conne!
Et barre-toi!
Divorce-la
Te marie pas!
Tu peux tout faire:
T'empaqueter dans le désordre, pour l'honneur, pour la conservation du titre...

Le désordre, c'est l'ordre moins le pouvoir!

Il n'y a plus rien

Je suis un nègre blanc qui mange du cirage
Parce qu'il se fait chier à être blanc, ce nègre,
Il en marre qu'on lui dise: "Sale blanc!"

A Marseille, la sardine qui bouche le Port
Etait bourrée d'héroine
Et les hommes-grenouilles n'en sont pas revenus...
Libérez les sardines
Et y'aura plus de mareyeurs!

Si tu savais ce que je sais
On te montrerait du doigt dans la rue
Alors il vaut mieux que tu ne saches rien
Comme ça, au moins, tu es peinard, anonyme, Citoyen!

Tu as droit, Citoyen, au minimum décent
A la publicitè des enzymes et du charme
Au trafic des dollars et aux traficants d'armes
Qui traînent les journaux dans la boue et le sang
Tu as droit à ce bruit de la mer qui descend
Et si tu veux la prendre elle te fera du charme
Avec le vent au cul et des sextants d'alarme
Et la mer reviendra sans toi si tu es méchant

Les mots... toujours les mots, bien sûr!
Citoyens! Aux armes!
Aux pépées, Citoyens! A l'Amour, Citoyens!
Nous entrerons dans la carrière quando nous aurons cassé la gueule à nos ainés!
Les préfectures sont des monuments en airain... un coup d'aile d'oiseau ne les entame même pas...
C'est vous dire!

Nous ne sommes même plus des juifs allemands
Nous ne sommes plus rien

Il n'y a plus rien

Des futals bien coupés sur lesquels lorgnent les gosses, certes!
Des poitrines occupées
Des ventres vacants
Arrange-toi avec ça!

Le sourire de ceux qui font chauffer leur gamelle sur les plages reconverties et démoustiquées
C'est-à-dire en enfer, lá où Dieu met ses lunettes noires pour ne pas risquer d'être reconnu par ses admirateurs
Dieu est une idole, aussi!
Sous les pavés il n'y a plus la plage
Il y a l'enfer et la Sécurité
Notre vraie vie n'est pas ailleurs, elle est ici
Nous sommes au monde, on nous l'a assez dit
N'en déplaise à la littérature

Les mots, nous leur mettons des masques, un bâillon sur la tronche
A l'encyclopédie, les mots!
Et nous partons avec nos cris!
Et voilà!

Il n'y a plus rien... plus, plus rien

Je suis un chien?
Perhaps!
Je suis un rat
Rien

Avec le coeur battant jusqu'à la dernière battue
Nous arrivons avec nos accessoires pour faire le ménage dans la tête des gens:
"Apprends donc à te coucher tout nu!
" Fous en l'air tes pantoufles!
"Renverse tes chaises!
"Mange debout!
"Assois-tois sur des tonnes d'inconvenances et montre-toi à la fenêtre en gueulant des gueulantes de principe

Si jamais tu t'aperçois que ta révolte s'encroûte et devient une habituelle révolte, alors,
Sors
Marche
Crève
Baise
Aime enfin les arbres, les bêtes et détourne-toi du conforme et de l'inconforme
Lâche ces notions, si ce sont des notions
Riens ne vaut la peine de rien

Il n'y a plus rien... plus, plus rien

Invente des formules de nuit: CLN... C'est la nuit!
Même au soleil, surtout au soleil, c'est la nuit
Tu peux crever... Les gens ne retiendront même pas une de leur inspiration
Ils canaliseront sur toi leur air vicié en des regrets éternels puant le certificat d'études et le
cathéchisme ombilical.
C'est vraiment dégueuelasse
Ils te tairont, les gens.
Les gens taisent l'autre, toujours.
Regarde, à table, quand ils mangent...
Ils s'engouffrent dans l'innomé
Ils se dépassent eux-mêmes et s'en vont vers l'ordure et le rot ponctuel!

La ponctuation de l'absurde, c'est bien ce renversement des réacteurs abdominaux, comme à l'atterrissage: on rote
et on arrête le massacre.
Sur les pistes de l'inconscient, il y a des balises baveuses toujours un peu se souvenant du frichti, de l'organe, du repu.

Mes plus beaux souvenirs sont d'une autre planète
Où les bouchers vendaient de l'homme à la criée

Moi, je suis de la race ferroviaire qui regarde passer les vaches
Si on ne mangeait pas les vaches, les moutons et les restes
Nous ne connaîtrions ni les vaches, ni les moutons, ni les restes...
Au bout du compte, on nous élève pour nous becqueter
Alors, becquetons!
Côte à l'os pour deux personnes, tu connais?

Heureusement il y a le lit: un parking!
Tu viens, mon amour?
Et puis, c'est comme à la roulette: on mise, on mise...
Si la roulette n'avait qu'un trou, on nous ferait miser quand même
D'ailleurs, c'est ce qu'on fait!
Je comprends les joueurs: ils ont trente-cinq chances de ne pas se faire mettre...
Et ils mettent, ils mettent...
Le drame, dans le couple, c'est qu'on est deux
Et qu'il n'y a qu'un trou dans la roulette...

Quand je vois un couple dans la rue, je change de trottoir

Te marie pas
Ne vote pas
Sinon t'es coincé

Elle était belle comme la révolte
Nous l'avions dans les yeux, dans les bras, dans nos futals
Elle s'appelait l'imagination

Elle dormait comme une morte, elleétait comme morte
Elle sommeillait
On l'enterra de mémoire

Dans le cocktail Molotov, il faut mettre du Martini, mon petit!

Transbhutez vos idées comme de la drogue... Tu risques à la frontière
Rien dans les mains
Rien dans les poches

Tout dans la tronche!

- Vous n'avez rien à déclarer?
- Non.
- Comment vous nommez-vous?
- Karl Marx.
- Allez, passez!

Nous partîmes... Nous étions une poignée...
Nous nous retrouverons bientôt démunis, seuls, avec nos projects d'imagination dans le passé
Ecoutez-les... Ecoutes-les...
Ça rape comme le vin nouveau
Nous partîmes... Nous étions una poignée
Bientôt ça débordera sur les trottoirs
La parlotte ça n'est pas un détonateur suffisant
Li silence armé, c'est bien, mais il faut bien fermer sa gueule...
Toutes des concierges!
Ecoutez-lez...

Il n'y a plus rien

Si les morts se levaient?
Hein?

Nous étions combien?
Ça ira!

La tristesse, toujours la tristesse...

Ils chantaient, ils chantaient...
Dans les rues...

Te marie pas Ceux de San Francisco, de Paris, de Milan
Et ceux de Mexico
Bras dessus bras dessous
Bien accrochér au rêve

Ne vote pas

O DC8 des Pélicans
Cigognes qui partent à l'heure
Labrador Lèvres des bisons
J'invente en bas des rennes bleus em habit rouge du couchant
Je vais à l'Ouest de ma mémoire
Vers la Clarté vers la Clarté

Je m'éclaire la Nuit dans le noir de mes nerfs
Dans l'or de mes cheveux j'ai mis cent mille watts
Des circuits sont en panne dans le fond de ma viande
j'imagine le téléphone dans une lande
Celle où nous nous voyons moi et moi
Dans cette brume obscène au crépuscule teint
Je ne suis qu'un voyant embarrassé de signes
Mes circuits déconnectent
Je ne suis qu'un binaire

Mon fils, il faut lever le camp comme lève la pâte
Il est tôt Lève-toi Prends du vin pour la route
Dégaine-toi du rêve anxieux des biens assis
Roule Roule mon fils vers l'étoile idéale
Tu te rencontreras Tu te reconnaîtras
Ton dessin devant toi, tu rentreras dedans
La mue ça ses fait à l'envers dans ce monde inventif
Tu reprendras ta voix de fille et chanteras Demain
Retourne tes yeux au-dedans de toi
Quand tu auras passé le mur du mur
Quand tu auras autrepassé ta vision
Alors tu verras rien

Il n'y a plus rien

Que les pères et les mères
Que ceux qui t'ont fait
Que ceux qui ont fait tous les autres
Que les "monsieur"
Que les "madame"
Que les "assis" dans les velours glacés, soumis, mollasses
Que ces horribles magasins bipèdes et roulants
Qui portent tout en devanture
Tous ceuz à qui tu pourras dire:

Monsieur!
Madame!

Laissez donc ces gens-là tranquilles
Ces courbettes imaginées que vous leus inventez
Ces désespoirs soumis
Toute cette tristesse qui se lève le matin à heure fixe pour aller gagner VOS sous,
Avec les poumons resserrés
Les mains grandies par l'outrage et les bonnes moeurs
Les yeux défaits par les veilles soucieuses...
Et vous comptez vos sous?
Pardon... LEURS sous!

Ce qui vous déshonore
C'est la propreté administrative, écologique dont vous tirez orgueil
Dans vos salles de bains climatisées
Dans vos bidets déserts
En vos miroirs menteurs...

Vous faites mentir les miroirs
Vous êtes puissants au point de vous refléter tels que vous ètes
Cravatés
Envisonnés
Empapaoutés de morgue et d'ennui dans l'eau verte qui descend des montagnes et que vous vous êtes arrangés pour soumettre
A un point donné
A heure fixe
Pour vos narcissiques partouzes.
Vous vous regardez et vous ne pouvez même plus vous recommaître

Tellement vous êtes beaux

Et vous comptez vos sous
En long
En large
En marge
De ces salaires que vous lâchez avec précision
Avec parcimonie
J'allais dire "en douce" comme ces aquilons avant-coureurs et qui
racontent les exploits du bol alimentaire, avec cet apparat vengeur
et nivellateur qui empêche toute identification...
Je veux dire que pour exploiter votre prochain, vous êtes les champions de l'anonymat.

Les révolutions? Parlons-en!
Je veux parler des révolutions qu'on peut encore montrer
Parce qu'elles vous servent,
Parce qu'elles vous ont toujours servis,
Ces révolutions de "l'histoire",
Parce que les "histoires" ça vous amuse, avant de vous interesser,
Et quand ça vous intéresse, il est trop tard, on vous dit qu'il s'en prépare une autre.
Lorsque quelque chose d'inédit vous choque et vou gêne,
Vous vous arragez la veille, toujours la veille, pour retenir une place
Dans un palace d'exilés, entouré du prestige des déracinés.
Les racines profonds de ce pays, c'est Vous, paraît-il,
Et quand on vous transbahure d'un "d'ésordre de la rue", comme vous dites, à un "ordre nouveau" comme ils disent, vous vous faites greffer au retour et on vous salue.

Depuis deux cent ans, vous prenez des billets oiur les billets pour les révolutions.
Vous seriez même tentér d'y apporter votre petit panier,
Pour n'en pas perdre une miette, n'estce-pas?
Et les "vauriens" qui vous amusent, ces "vauriens" qui vous dérangent aussi, on les enveloppe dans un fait divers pendant que vous enveloppez les "vôtres" dans un drapeau.

Vous vous croyez toujours, vous autres, dans un haras!
La race ça vous tient debout dans ce monde que vous avez assis.
Vous avez le style du pouvoir
Vous en arrivez même à vous parler à vous-mêmes
Comme si vous parliez à vos subordinnés, de peur de quitter votre stature, vos boursouflures, de peur qu'on vous montre du doigt, dans des corridors de l'ennui, et qu'on se dise: "Tiens, il baisse, il va finir par se plier, par ramper"
Soyez tranquilles! Pour la reptation, vous êtes imbattables; seulement, vous ne vous la concédez que dans la métaphore... Vous volez bien vous allonger mais avec de l'allure.,
Cette "allure" que vous portez, Monsieur, à votre boutonnière,
Et quand on sait ce qu'a pu vous coûter de silences aigres,
De renvois mal aiguillés
Dde demi-sourires séchés comme des larmes,
Ce ruban malheureux et rouge comme la honte dont vous ne vous êtes jamais décidé à empourprer votre visage,
Je me demmande comment et pourquoi la Nature met
Tant d'entêtement,
Tant d'adresse
Et tant d'indifférence biologique
A faires que vos ils ressemblent à ce point à leur pères,
Depuis les jupes de vos femmes matrimoniaires
Jusqu'aux salonnardes équivoques où vous les dressez à boire,
Dans votre grand monde,
A la coupe des bien-pensants.

Moi, je suis un bâtard.
Nous sommes tous des bâtards.
Ce qui nous sépare, aujourd'hui, c'est que votre bâtardise à vous est sanctionnée par le code civil, sur lequel, avec votre permission, je me plais à cracher, avant de prendre congé.
Soyez tranquilles, Vous ne risquez Rien

Il n'y a plus rien

Et ce rien, on vous le laisse!
Foutez-vous en jusque-là, si vous pouvez,
Nous, on peut pas.
Un jour, dans dix mille ans,
Quand vous ne serez plus là
Nous aurons TOUT
Rien de vous
Tout de nous
Nous aurons eu le temps d'inventer la Vie, la Beauté, la Jeunesse, les Larmes qui brilleront comme des émeraudes dans les yeux des filles,
Le sourire des bêtes enfin détrquées,
La priorité à Gauche, permettez!

Nous ne mourrons plus de rien
Nous vivrons de tout

Et les microbes de la connerie que vous n'aurez pas manqué de nous léguer, montant
De vos fumures
De vos livres engrangés dans vos silothéques
De vos documents publics
De vos réglements d'administration pénitenciaire
De vos décrets
De vos prières, même,
Tous ces microbes...
Soyez tranquilles,
Nous aurons déjà des machines pour les révoquer

NOUS AURONS TOUT

Dans dix mille ans.


Léo Ferré, Il n'y a plus rien .
.

"Una pareja depravada"

Maestros de los rateros de baños públicos,
Vibenio padre y marica de hijo
(que si el padre tiene la derecha más sucia,
el hijo tiene el culo más insaciable),
por qué no os marcháis al exilio a tierras
malditas, puesto que la gente está al corriente
de los robos del padre y tú, hijo, no puedes
vender tus peludas nalgas ni por un ochavo?


Catulo, In "Poesias", Alianza Editorial, Madrid,
1988, p 63
.

28/12/08




"O Mar Não Conhece O Mar"


o mar não conhece as profundidades
nenhum azul nem conhece as suas ondas
o mar não é soberbo nem
manso nem amargo
não conhece o sabor do vento nem da espuma
o mar não vê nenhum sol
nem terra nem seixos
O mar não ama o céu
nem a lua
o mar não se conhece

Eva Christina Zeller In "Sigo a àgua", Relógio d'água,
Lisboa, 1996, p 17.
.
.

25/12/08

Sebastião da Gama, José Régio e Cristovam Pavia.



a Cristovam Pavia

Pela janela do meu quarto ouço um ruído que se mantém:
longínquo, indistinto na sua sua distância, nessa permanência
de rumor que me sufoca. Que me sufoca e atordoa os pássaros
na ramaria em frente. Pela janela as vozes de um lugar!
Vozes que curiosamente vejo e que magoam este desacerto

que sempre volta entre o diferente que vislumbro e esta cidade
empedernida: fanqueiros com os seus manequins de papelão
carcomidos pelo tempo e pelo desuso; miúdos com os seus carros
de esferas a ziguezaguearem na humidade do asfalto; um cão
vadio (ou de liberdade cioso?) vasculhando os restos com que

os imprestáveis excessos mascaram sua vaidade. Pela janela
do meu quarto bebo a luz que a cidade não tem, mas que para ela
sonho em momentos de insurrecto furor ou de esparsa melancolia;
momentos onde ainda teço os poucos poemas que de mim - talvez -
se firmem, para júbilo dos que suportam, mas não desistem.

Victor Oliveira Mateus In Blogue "Estrada do Alicerce", 2/12/08.
.
.

23/12/08


.


    "Murmúrios do Mar"


"Paga-me um café e conto-te
a minha vida"

O inverno avançava
nessa tarde em que te ouvi
assaltado por dores
o céu quebrava-se aos disparos
de uma criança muito assustada
que corria
o vento batia-lhe no rosto com violência
a infância inteir
disso me lembro

Outra noite cortaste o sono da casa
com frio e medo
apagavas cigarros nas palmas das mãos
e os que te viam choravam
mas tu não, tu nunca choraste
por amores que se perdem

Os naufrágios são belos
sentimo-nos tão vivos entre as ilhas, acreditas?
e temos saudade desse mar
que derruba primeiro no nosso corpo
tudo o que seremos depois

"pago-te um café se me contares
o teu amor"

José Tolentino Mendonça In "A que distância deixaste o coração",
Assírio & Alvim, Lisboa, 1998, pp 27-28.
.
.

20/12/08




Quem me dera que a minha vida fosse um carro de bois
Que vem a chiar, manhãzinha cedo, pela estrada.
E que para de onde veio volta depois
Quase à noitinha pela mesma estrada.

Eu não tinha que ter esperanças - tinha só que ter rodas...
A minha velhice não tinha rugas nem cabelo branco...
Quando eu já não servia, tiravam-me as rodas
E eu ficava virado e partido no fundo de um barranco.


Fernando Pessoa (Alberto Caeiro), Poema XVI de "O Guardador
de Rebanhos" In Obras Completas de Fernando Pessoa - Vol. III,
Ed. Ática, Lisboa, 1974, p 42.
.
.

18/12/08

"Uma longa meditação sobre o Japão moderno (o Metro de Tóquio)"
Foto de Chris Steele-Perkins


" E claro. um nome. O de Maria Quintans. nome de fulgor. um compromisso
deferente de vírgulas com lobos. uma leitura que se toma na ponta dos dedos.
e que nos persergue. desafia.nos. a ser. muito mais que a Ideia. O verbar intenso."

Isabel Mendes Ferreira In "Nota Introdutória" ao livro "Apoplexia da ideia"


"Subtil, a autora pega da roca e do linho, ou seja dos sentimentos e das palavras
e, com a sabedoria dos lúcidos, desdobra, doba minúsculos/grandiosos reflexos
de vidas por desocultar."

Fernando Dacosta In "Um Universo Fabuloso", Prefácio do livro "Apoplexia da Ideia"


"pensar numa cidade é construir a cidade, ainda que cinzenta
e assustada, é a cidade. ontem construí a cidade - dizia. mas é uma
cidade para o dia seguinte. logo não é a cidade de ontem, nem de hoje.
mas do dia seguinte.
fiquei confusa e desisti de construir a cidade. criei a independência
da cidade. que por não ser minha já o foi.

agora vou ali ao bar dos gestos beber uma cidade.
não sei em que cerveja. "


Maria Quintans In "Apoplexia da ideia", Papiro Editora,
Lisboa, 2008, p 12.
.
.

13/12/08

Sylvie Lancrenan fotografando a actriz Emmanuelle Béart (Foto de John Nollet).


E dói-me esse rio de já me não amares
de já me não quereres assim como eu te quero
de não sobressaltares porque sou eu que te espero
em esquinas de lágrima ou sorriso
foi-se o amor chegou o siso
e eu
que não nasci para ter juízo

E dói-me o teu ventre que não afago
como quem depois de amanhã se afoga
e hoje apenas está, dê para o que der
e doa a quem doer

Passam sanguessugas pelos trilhos da memória
umas são mortas, outras são vivas,
outras são glória
de já não existir e teimar em persistir
e eu vou ao vento, sou palmeira seca,
sou teimoso sou frágil sou de teca de cetim
sou uns dias teu, outros assim assim

E dói-me o teu ventre que não afago
como quem depois de amanhã se afoga
e hoje apenas sente, e já pouco quer
para além de seres mulher

E sei que já não sinto o que senti nem sei quem sou
mas seja eu quem for fazes-me falta, ainda és música
perdi a pauta, nada sei cantar, acho que esta conversa
é coça umbigo, vai ter que parar

Mas dói-me o teu ventre que não afago
como quem não sabe nadar
e hoje é de festa, amanhã é de mar
é de mar

Manuel Cintra,"não sei nunca por onde", Quasi Edições,
pp 25-26.
.
.

10/12/08

Foto de Daniel Magnin


"Perfis da Sede"


amei-te em tempo maduro
como os frutos
num chão de estio

em pequenos sinais
de um viver de esperança
e calafrio

também nos momentos azuis
onde moram os gestos
como um voo breve

onde gotejam as fontes
os perfis da sede

depois descri das amoras
nas palavras
viajei num barco novo em cada hora

e hoje a tua graça já não mora
na pele sedosa dos ritos

mas no que em ti é a asa de um regresso
o rio prometido a descoberta

minha bordadeira de sonhos
e de mitos

José Manuel Mendes, In " Setembro Outra Vez",
Ed. Caminho, pp 53-54.
.
.

06/12/08




Cai uma folha no poente destes dias
O que era nítido torna-se difuso
Babel renasce em cinzas de um deserto próprio
E o vento busca em vão uma harmonia

A solidão é em mim um oásis às avessas
Lutando em vão contra a miragem certa


Amélia Pais, In Blogue "Ao Longe os Barcos de Flores" (29/4/2008)


(Nota - agradecemos à Profª Amélia Pais a autorização
que nos deu para postar este seu poema.)
.
.

04/12/08



Eu cantei já, e agora vou chorando
o tempo que cantei tão confiado;
parece que no canto já passado
se estavam minhas lágrimas criando.

Cantei; mas se me alguém pergunta quando:
"Não sei, que também fui nisso enganado".
É tão triste este meu presente estado
que o passado por ledo estou julgando.

Fizeram-me cantar, manhosamente,
contentamentos não, mas confianças;
cantava, mas já era ao som dos ferros.

De quem me queixarei, que tudo mente?
Mas eu que culpa ponho às esperanças
onde a Fortuna injusta é mais que os erros?

Luís de Camões, In "Lírica Completa Vol. II",
Imprensa Nacional - Casa da Moeda, p 193.

(Nota de Maria de Lurdes Saraiva - "Soneto autobiográfico. O tema
fundamental é o do engano, ideia que é sucessivamente reformulada
no soneto em planos progressivamente mais complexos e subtis: chora
o tempo em que cantou (...)Sabe que cantou; mas nem sabe quando,
porque pode ser ilusória essa percepção de um antigo tempo feliz(...) O
canto anterior não foi inspirado por alegrias, mas por esperanças sem
fundamento(...) Se tudo é mentira e engano, de quem se queixará? É o
próprio choro que não tem razão de ser (...) a culpa da sua infelicidade;
não foram os seus erros, mas o Destino iníquo, que decidiu da sua sorte")
.
.

03/12/08



Lançamento do livro " DO INTANGÍVEL" de POMPEU MIGUEL MARTINS


dia 9 de Dezembro (3ª feira) na Biblioteca Municipal de Fafe.
.
.
.

02/12/08


"Les oiseaux journaliers"

Quand les oiseaux ouvrent le matin
ou brunissent sur les arbres nos places,

il s'ouvre un espace à l'intérieur de l'âme
qui ignore les règles du temps,
y élevant la maison
et attendant sereinement
ce que nous ne saurons jamais
sur ce que la mort peut être.

Jusqu'à ce qu'ils partent un jour
vers le coeur le plus voilé,
gardé en nous
comme la plus longue nuit,
fermée en nous
comme la mémoire plus pure.

Victor Oliveira Mateus traduzindo Pompeu Miguel Martins,
op. cit. p 39.

Nota - os meus reconhecidos agradecimentos à equipa de
revisão/ajuda: muitas foram as nossas discussões em torno
de uma palavra, de uma formulação, de um verso... Houve
mesmo um poema que chegou a "estar retido" cerca de dez
dias até que chegassemos a um acordo. Foi bom trabalhar
convosco!
Nota 2 - os nomes de todos os elementos do projecto estão
no lado direito do blogue.


"Os Pássaros Diários"

Quando os pássaros abrem a manhã
ou entardecem nas árvores as nossas praças,

abre-se um lugar dentro do peito
que desconhece as regras do tempo,
aí erguendo a casa
e esperando serenamente
o que nunca saberemos
sobre o que a morte possa ser.

Até que partam um dia
para o mais velado coração,
guardado em nós
como a noite mais longa,
fechado em nós
como a memória mais pura.

Pompeu Miguel Martins, "Do Intangível", Editora Labirinto,
Fafe, 2008, p 39.
.
.