" le lit du temps coule/ au milieu de la bouche "

 

 

  ( Excerto de "séquence 2" do Ciclo "L'ombre du Double")

 

 

 

toi qui es dans mon tu

 

mon présent est une pierre

tu la jettes dans mes yeux

 

la page de verre monte

le visage éclate dedans

 

je tète le blanc

le linge du regard volé

 

le lit du temps coule

au milieu de la bouche

 

 

    Noel, Bernard. Extraits du Corps. Paris: Poésie/ Gallimard, 2006, p 234.

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" et vide aussi ma voix "

( Excerto do Ciclo "À Vif Enfin La Nuit")

et ta pensée est avec moi

dans mon désir de me sur-

vivre. J'ai voulu te dire cela

parce que tu y trouveras la

certitude que le temps ne

changera jamais rien de ce

que tu as trouvé en moi.

 

 

mais voici l'ombre

et les souliers de pierre

 

qui parle si la nuit est vide

et vide la lisière

et vide aussi ma voix

 

on tend sa main

et c'est un arbre sec sur le couchant

 

terrfiante

terrible la mer où le soleil se noie

et ma montagne est noire

et la lune poignarde ma maison

 

 

     Noel, Bernard. Extraists du Corps. Paris: Poésie Gallimard, 2006, pp 70 - 71.

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" Les/ fourmis du désert ont dévoré les tissus de l'amour. "

La langue à demi renversée dans la gorge lèche un reste
de fraîcheur.
                                                                         L'intérieur
n'abrite plus que la trame fibreuse des organes.
Elle tamise une sciure opaque et sèche.

                                                                                    Les
fourmis du désert ont dévoré les tissus de l'amour.


  Noel, Bernard. Extraits du corps. Paris: Poésie/ Gallimard, 2006, p 55.
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