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04/12/10

"Ouvre-moi tes bras/ pour que je t'offre/ le souvenir de ce long voyage!"

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"De la joie"

Te souviens-tu qu'un jour
tu m'as demandé en souriant:
- Qu'apportes-tu de ce long voyage?
- Regarde mon visage qui te répond:
une larme de joie dormante
dans les yeux du désir.

Qu'apportai-je de ce long voyage,
ô âme de ma vie? Un coeur brûlé
dans le regret d'un amour impossible,
un regard perdu dans le voile d'un rêve lointain,
un corps enfiévré de l'ardent désir de l'union.

Qu'apportai-je de ce long voyage,
ô âme de ma vie?
Des yeux émus d'une joie profonde,
des lèvres sur lesquelles s'est posé
un baiser d'espoir et de désir,
plus ardent que celui du soleil du Sud.

Je cherchai en vain un souvenir digne de toi
dans les ruelles de la ville,
finalement je me dis que je t'offrirai
un corps où s'enflamme une joie essentielle.

Lorsque je me regardai dans le miroir,
je vis hélas que la séparation
avait atténué mon éclat!
Je sollicitai donc le soleil pour qu'il me donne
soif, lumière, chaleur et brillance.

Maintenant, me voici cette flamme
qui incendie les âmes,
ô espoir de mon coeur fou et chagriné!
Ouvre-moi tes bras
pour que je t'offre
le souvenir de ce long voyage!

Forough Farrokhzad in "La conquête du jardin, Poèmes 1951 - 1965", Lettres Persanes,
Paris, 2008, pp 101 - 102 (Traduzido do persa para o francês por Jalal Alavinia com a
colaboração de Thérèse Marini).
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Nota - " Forough Farrokhzad rompe com a dialéctica da experiência e da linguagem. A sua poesia é absolutamente moderna já que não faz da experiência amorosa um facto da linguagem poética, nem sequer da prosódia do espaço onde se desvela a verdade dessa mesma experiência. A arte permite-lhe, pelo contrário, significar o inapagável excesso da dor, do exílio, da perda e da separação como se o poema visasse, em cada um dos seus versos desiguais, um dado real, que Farrokhzad enuncia como um segredo seu e completamente rebelde a toda a domesticação poética." Christian Jambet em tradução minha.
Outro pormenor: nunca antes de Farrokhzad nenhuma poetisa persa tinha ousado falar do corpo na sua inevitável articulação com os mecanismos do desejo. E a autora vai mesmo mais longe: recusa-se a ser uma presença estática para ser cantada, toma ela o papel activo e fala do acto amoroso, e do corpo do outro, como antes apenas os homens tinham feito.
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06/11/10

" Une nuit,/ si tu appelles mon nom,/ je t'inviterai au pays des rêves."

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"Une nuit..."
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Une nuit,
de l'au-delà des ténèbres
comme une étoile
je viendrai vers toi.
Sur les ailes du vent coureur du monde,
je viendrai te chercher avec joie.
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Comblée de tendresse et d'ivresse,
comme un beau jour d'été,
je t'offrirai une jupe pleine
de tulipes sauvages de la montagne.
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Une nuit,
je frapperai à ta porte,
ton coeur tremblera dans ta poitrine.
La porte s'ouvrira et mon corps impatient
glissera dans tes bras chauds.
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Dans ces instants d'ivresse,
tu ne verras plus dans mes yeux
la moindre trace d'évasion.
Tu ne verras plus dans mes yeux
le regard éteint d'une enfant
en bataille avec la honte.
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Une nuit,
si tu appelles mon nom,
je t'inviterai au pays des rêves.
Je danserai comme les sirènes
sur les vagues de ton souvenir.
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Une nuit,
mes lèvre assoiffées
se brûleront avec joie
dans le feu de tes lèvres.
Mes yeux fixeront leur espoir
sur la destination de ton regard.
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Une nuit,
de Vénus, la déesse charmeuse,
j'apprendrai les jeux de l'amour.
Comme une lumière
née du ventre des ténèbres,
j'allumerai un feu auprès de toi.
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Ô toi,
les yeux rivés sur le chemin!
C'est moi qui viendrai vers toi.
Sur les ailes du vent coureur du monde,
je viendrai te chercher avec joie.
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Forough Farrokhzad in "La Conquête du Jardin (Poèmes 1951 - 1965)",
Lettres Persanes, Paris, 2008, pp 57 - 58
(Traduzido do persa para o francês por Jalal Alavinia
com a colaboração de Thérèse Marini).
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